Durée : 07:58 mn
2008
Avec : Julia Gourlay, Siegfried Bréger & Moe
Motif :
En attendant ce jour est une chronique du temps qui passe.
De l’atmosphère tour à tour réelle ou irréelle se dégage la sourde
terreur face à la fuite effrénée du temps. Il y a le chien, la boîte
de conserve, l’homme, les ongles rouges, la femme, les ongles
rouges, le hamac, la femme, la cime des arbres. Il y a l’espoir,
l’habitude, l’attente, la désillusion, l’ennui, la souffrance, le rêve,
le silence et la solitude. Il y a ce sentiment d’étrangeté, d’être
déconnecté de la vie, la vraie, celle que mènent ses amis de la
ville. Il y a cet espoir fou que peut-être quelque chose viendra du
désert, quelque chose qui justifiera toutes ces années passées
à attendre. On avance dans la vie en croyant que celle-ci n’aura
pas de fin, que le meilleur est toujours à venir et puis il arrive
un moment où l’on se rend compte que le meilleur est passé
sans qu’on se soit aperçu de rien… sous le regard de quelques
survivants qui se débattent encore.
Démarche :
Pendant les mois de juin et juillet 2008, mon amie et moi avons
eu l’opportunité de garder une maison et ses trois chiens au
Nouveau-Mexique, en l’absence des propriétaires. La maison
se situe dans le quasi désert à 40 km de Santa Fe. De ce séjour
et de la lecture du « Désert des tartares » de Dino Buzzati est
née cette installation qui se compose de neuf écrans. Neuf
séquences prises ou façonnées dans le réel avec le son direct
et l’image brute
© siegfried bréger – Tous droits réservés
En attendant ce jour, installation vidéo, 7 min, 2009.
Composée de neuf écrans dont les images déroulent chacune une narration qui leur est propre, En attendant ce jour se veut être une réflexion sur le temps qui passe. Les neuf bandes-son se superposent dans un rythme régulier, rythmé par le halètement du chien, la cannette poussée par le pied et le bruit de l’eau qui coule dans la douche. Accumulation de différentes temporalités, des plus rapides aux plus contemplatives, l’œuvre est aussi le condensé d’une expérience à valeur d’initiation, à savoir l’isolement de l’artiste et de son amie dans une maison située dans un lieu désert du Nouveau Mexique. Réflexion sur l’ennui, le retranchement, la solitude, l’œuvre ne veut pas développer un récit mais éveiller des sensations, des souvenirs et des réminiscences. Jusqu’au silence final, promesse d’une harmonie retrouvée.
Camille Paulhan – www.portraits-lagalerie.fr –
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