by : Le Collectif La Valise / Jean Gaudin / Eric Stan Olivier

durée : 30:44 mn

2004

une production du Collectif La valise

 

Improvisation chorégraphique de Jean Gaudin d’après une vidéo d’Éric Duyckaerts :  « R.D.F.D (Rêver, danser, filmer, dessiner), à travers un parcours urbain suivi et filmé par une personne à mobilité réduite: Eric Stan Olivier dont le fauteuil est équipé d’une caméra vidéo.

« Comme pour beaucoup d’histoires, celle de Rico tient d’une schizophrénie particulière qui n’a de cesse de s’alimenter. Emprunté à Éric Duyckaerts qui le fait apparaître pour la première fois dans une de ses conférences  filmées : R.D.F.D (Rêver, danser, filmer, dessiner), on le retrouve par l’intermédiaire de Jean Gaudin dans certaines  vidéos  de Marc Guérini. Rico passe, vole et se fait voler allègrement, telle est sa vie, puisqu’il est perméable…

L’errance de ce personnage sans qualité n’a pas de fin, ni de début. Rico semblerait s’être échappé d’un poème de Pessoa, il vient de nulle part ; il surgit, puis disparaît ensuite tout aussi rapidement. Rico est un drôle d’endroit. Figure énigmatique de l’altérité, Rico pourrait être une musique ou un texte tant il est dense et volatile, tant il s’active sur des frontières… Dans la vidéo de « Stan » avec « Jean Gaudin », celui-ci adopte un état de réceptivité totale avec ce qui l’entoure ; il s’impressionne irrésistiblement de la ville et de ses accidents. Lors de cette improvisation où il invente de nouveaux rapports avec des lieux, des architectures, des circonstances, Rico se trouve dans une position de fragilité intense et paradoxalement de liberté extrême…

À travers l’appréhension physique d’une topographie, Rico s’éprouve dans une tension, une fluidité constante et continue, un mouvement qui ne fait que se concentrer. Il se faufile, il glisse, il surfe. Dès qu’un obstacle se présente, il crée une autre possibilité ; entre deux solutions, Rico en ajoute une troisième. « I would prefer not to ».De l’ordre de l’excroissance, il est une manière d’exercer un regard neuf sur un environnement. Mais parce qu’il est au centre et au croisement des énergies les plus fortes, le fil ténu sur lequel Rico tient en équilibre, peut se rompre à tout moment.

Une périlleuse chorégraphie reposant sur ce fil à la propriété étrange : comme si à mesure qu’il s’amincissait, celui-ci s’avérait de plus en plus difficile à briser.

Rico est un corps en situation, un état mental, une disponibilité. Il incarne une façon jouissive d’être entre les choses, il joue. Et dans cet espace,

il danse. À fond. »

Fredéric Emprou, in: Edition « d’un regard, l’autre », Collectif La Valise 2004.

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