by : Alain Bernardini
durée : 03:17 mn
Une production du Collectif La valise
pour edenroc.tv / 2012
Extinctions, vidéos de différentes longueurs de temps, dimensions variables, Nantes, 2011.
J’ai voulu déplacer l’idée de la désactivation des salarié-es (pause, mains dans les poches, bras croisés, perchés ou allongés sur leur objet de travail… etc) que je travaille en photographie depuis plusieurs années, aux espaces et lieux de travail eux-mêmes.
Il ne s’agit pas de fermetures définitives d’entreprises, dépôt de bilan ou autres, mais de l’instant où l’espace de travail cesse l’activité de la journée. Départ des salarié-es de leur poste de travail, arrêt des machines, extinctions des lumières, fermeture des portes, des rideaux de fer…
Je me suis posté devant les façades de différentes entreprises (imprimerie, entrepôt, garage, commerce, bureau) quelques minutes avant la fermeture et j’ai filmé en plan séquence, sans bouger, à une distance pas trop éloignée, de façon à cadrer l’ensemble du bâtiment, avec une caméra vidéo, en attendant l’extinction complète de l’entreprise. J’ai laissé la caméra tourner 1 à 3 minutes après l’inactivité, ou presque, de l’entreprise concernée.
Pascal Leroux et Boris Cochy, qui m’ont agréablement assisté, du collectif La Valise, ont filmé et photographié de leur côté, d’autres points de vues, plus en détail, en mouvement, à intégrer ou non au montage de mes plans séquences.
Ce projet c’est aussi de me demander, comme à l’intérieur du réfrigérateur, quand la lumière est certainement éteinte, ce que deviennent les objets, le temps, dans le noir. Qu’est-ce que l’activité silencieuse d’un endroit quand il est déconnecté de l’activité liée seulement au travail ? Qu’enregistre la caméra quand les murs, les outils, les lampes n’existent que pour eux-mêmes, sans fonction ?
Alain Bernardini, 2012.
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